Caractéristiques

Pensées, peurs, croyances et leurs impacts

Le manque de confiance s’accompagne de pensées et de croyances sur soi et sur les autres. Elles aboutissent à des peurs qui engendrent l’inhibition. L’ensemble des pensées, peurs et croyances, caractéristiques du manque de confiance touchent trois domaines caractérisés par des comportements spécifiques : le sentiment d’incompétence ou de mise en doute de soi liés au manque d’estime de soi (perfectionnisme, exigences, hyper contrôle, vigilance, avoir le sentiment de ne pas mériter), l’image de soi liée à la peur du regard et du jugement de l’autre (indécision, ne pas tenir ses positions, dévalorisation), la relation aux autres liée au sentiment d’infériorité et d’être incompris, isolé (comparaisons, excuses, justifications, agressivité ou inhibition).

Le manque de confiance aura pour effet un repli sur soi, une baisse de l’estime de soi et d’affirmation de soi qui sont également intrinsèques aux trois domaines cités plus haut. C’est pourquoi la personne en manque de confiance est en recherche d’approbation, d’amour, n’ose pas s’exprimer et dont toute assertivité est inhibée. Le fait de ne pas pouvoir s’exprimer va entraîner des jugements, des attentes et des déceptions sur les autres.

Pensées et exigences sur soi

Le manque de confiance se matérialise en pensées par la peur de ne pas être à la hauteur, d’être pris pour un idiot, la peur de mal faire ou de réussir, la peur de l’échec, la peur d’être aimé, approuvé, reconnu, accepté. Beaucoup de pensées se bousculent. Des ruminations qui portent sur les capacités vont faire douter la personne d’elle-même entrainant complexes et dévalorisations. La personne en manque de confiance pour se rassurer va se comparer aux autres mais son mode de pensée ainsi conditionné l’entraine vers les doutes et la dévalorisation d’elle-même. Cette inquiétude se traduit par le souci constant de ce que peuvent penser les autres de soi avec l’idée sous-jacente d’être constamment jugé, critiqué et ce de façon négative. Victime de ses propres exigences jusqu’à vouloir atteindre des idéaux ou des références inaccessibles, elle exprime également beaucoup d’attentes et d’exigences vis-à-vis des autres. Tout ceci engendre le sentiment de ne pas avoir de place, de ne pas être compris, d’exister aux yeux des autres, de ne pas être pris au sérieux, de ne pas être écouté, apprécié, de se sentir insipide voire inexistant.

Pensées sur soi : l’idée de contrôle et d’image de soi

L’idée de maitrise, de contrôle est très importante car la personne a peur que quelque chose ne lui échappe et de ne pouvoir faire face, de ne pas savoir réagir, de ne pas avoir les ressources pour savoir faire ou agir. Elle va donc s’empêcher de se lancer, s’autosaboter, procrastiner. En situation sociale, le manque de confiance est d’autant plus flagrant que la personne ne s’exprime pas, reste en retrait ou va se forger un personnage. Le manque de confiance en soi découle de l’estime de soi. L’estime de soi est la valeur que la personne s’attribue, qui légitimise qui l’on est et donne le droit à l’expression de soi :  le droit de se tromper, de ne pas tout savoir….La peur d’être désapprouvé, désavoué dans qui la personne est, l’humiliation, la honte, le rejet conduisent la personne en manque de confiance à l’inhibition.

Elle va alors chercher l’approbation, les compliments, le regard des autres pour être rassuré, encouragé, combler ou pallier à l’absence d’amour de soi, d’estime de soi. Les compliments, l’amour où la reconnaissance, quand ils sont là, ne sont pas entendus, pas crus, ils sont pris pour des mensonges, de la moquerie voire de la supercherie.

Inhibition : s’empêcher de faire

La personne en manque de confiance ressent un manque d’aptitude, de capacité à savoir, à savoir-faire, à savoir agir ou réagir. Ce sentiment d’incapacité va se retrouver lorsque la personne doit prendre des décisions, faire des choix dans sa vie. Elle va s’empêcher de se lancer dans des projets s’estimant ne pas être à la hauteur, ne pas avoir les compétences pour cela ou dans l’incapacité d’assumer la responsabilité… Elle n’a pas toujours conscience que son manque de confiance la bride dans ses projets. Et pourtant de façon sous-jacente il conditionne ses choix, la disposant vers une orientation de repli, d’absence de risque ou d’action, d’absence de mise en danger, d’exposition …en somme d’évitement.

Face à elle-même, la personne en manque de confiance va s’empêcher, s’auto-saboter, procrastiner.  Le fait de s’empêcher de faire ou d’agir permet à la personne d’éviter la situation et de conforter ou renforcer son sentiment d’inaptitude. Cette inhibition va à nouveau alimenter son manque de confiance et servir de preuves et de prétextes pour ne pas agir. Le manque de confiance ainsi alimenté va se perpétuer.

Procrastination

La personne va s’empêcher de faire, d’agir, elle élimine le champ des possibles de façon automatique et presque inconsciente. Elle s’empêche de faire dès le départ en évinçant même l’idée au départ.

La procrastination diffère dans le sens où la personne doit exécuter une tâche (choisie ou non) et n’y parvient pas. Dans le meilleur des cas, l’arrivée imminente de l’échéance pousse la personne à agir, dans le pire des cas la tâche n’est pas exécutée avec parfois des conséquences sérieuses et graves pour la personne.

Certaines personnes en quête de sensations fortes ont besoin d’adrénaline pour donner le meilleur d’eux-mêmes et attendent le dernier moment. D’autres ont peur soit du succès soit de l’échec, mais dans ces deux cas soucieux du regard et du jugement des autres, les personnes préfèrent ne rien tenter plutôt que d’apparaitre comme incapable ou médiocre. Enfin il y a ceux qui ne prennent pas de décision pour ne pas engager leur responsabilité, qui tergiversent jusqu’à attendre que l’autre décide à sa place. L’origine de ces profils est le manque de confiance (avec une évaluation de soi comme incapable), d’estime de soi (peur de l’image renvoyée aux autres, quête de perfectionnisme), la peur de réussir ou d’échouer, la peur de l’inconnu, l’anxiété sociale, l’apathie parfois.

Inhibition en situation sociale et intime

La personne en manque de confiance éprouve un sentiment d’inhibition. Ce sentiment se retrouve en situation sociale ou dans l’intimité. La personne s’interroge beaucoup sur sa légitimité, sur son crédit. Le point commun du manque de confiance en soi entre la sphère intime et les situations sociales porte sur le fait de se dévoiler et laisser paraitre aux autres qui elle est vraiment. Doutant de sa propre valeur elle a peur que les autres découvrent cette absence de densité, de matière, de valeur.

En situation sociale, plutôt que de se rendre ridicule ou d’apparaitre comme stupide (bête, insipide, inintéressante) ce dont elle craint, elle préfère se taire ou ne pas se faire remarquer. Ceci afin d’être acceptée, intégrée et surtout ne pas être rejetée. Ce sentiment de manque de légitimité la met en défaut lors de situations sociales, du coup le processus d’inhibition s’active et pour être acceptée ou ne pas être rejetée du groupe, elle préfère ne pas montrer aux autres qui elle est. Elle ne va pas s’exprimer, s’affirmer. La personne associe sa personne avec un manque de légitimité, de capacité, une absence de savoir-faire lors de situations précises c’est ce qui va activer le mécanisme du manque de confiance et donc d’inhibition.

C’est le même process qui s’opère en situation intime où la personne a peur de montrer qui elle est vraiment au niveau de ses sentiments, de ses peurs, de ses doutes, ses choix. Elle craint de se mettre en situation de fébrilité ou de vulnérabilité et d’être rejetée pour ce qu’elle est, déstabilisée si elle s’expose trop à l’autre.