Fonctionnement

Le trio négatif :  pensées, émotions, comportements

Le fait de vivre le manque de confiance en soi engendre des émotions négatives tels qu’un sentiment d’infériorité, de rejet, de découragement, d’anxiété, d’être incompris, de vide parfois. Ces émotions sont le résultat de pensées négatives de type ruminations, doutes, pensées négatives sur soi-même. Ces mêmes pensées vont engendrer de l’inhibition notamment au niveau de l’action et donc influencées le comportement vers un repli sur soi. Cette retenue va elle-même entrainée des émotions négatives telles que : colère, frustration, jalousie, regrets, culpabilité, tristesse, honte qui à leur tour alimenteront des pensées négatives, des doutes.

Le manque de confiance en soi est caractérisée par des pensées négatives sur soi. Ces pensées négatives entraînent des émotions négatives qui elles-mêmes influencent le comportement vers l’inhibition, la retenue, le repli sur soi, la fuite ou l’évitement. Ces comportements qui restreignent l’action alimentent le flot de pensées négatives qui à nouveau empêchent l’action.

Le circuit des émotions

Les pensées négatives entraînent des émotions négatives. Ces émotions négatives inhibent l’action, Lorsque le cerveau est envahi par une émotion, il n’y a plus de place à la réflexion c’est comme si l’émotion occupait toute la place. C’est pourquoi il est difficile de retrouver sa réflexion. Ceci est d’autant plus avéré si la personne présente une tendance aux émotions négatives. En effet cette tendance à force de répétition a généré une sorte de circuit d’autoroute au niveau des connexions synaptiques qui fait qu’à la moindre pensée négative, comme un réflexe, les émotions négatives s’engouffrent, s’emballent et s’orientent vers ce chemin… L’automatisme ainsi crée fait que ce circuit fonctionne très rapidement et que le circuit étant déjà tracé, le cerveau s’y engouffre sans chercher d’autres chemins possibles.

Vous comprenez maintenant pourquoi, il est nécessaire de laisser passer du temps pour pouvoir laisser l’émotion retombée pour que peu à peu la réflexion y retrouve sa place. Certaines personnes vont parvenir à retrouver leur réflexion rapidement quand d’autres mettront 2 à 3 jours pour retrouver un état émotionnel stable.

Les pensées spécifiques du manque de confiance : les biais

Chez l’enfant, la répétition de critiques, remarques, a priori… va permettre l’intégration de ces pensées négatives comme lui appartenant et apparaîtront comme vraies. Elles vont devenir vérités et s’ancrer en lui sans même qu’il puisse, une fois devenu adulte, s’en rendre compte, elles sont devenues si automatiques qu’elles échappent à sa conscience. Or ces pensées vont le bloquer, le figer et engendrer des comportements caractéristiques du manque de confiance tels que l’inhibition de l’expression de soi, l’inhibition dans son attitude physique dans l’espace et l’inhibition de l’action….

Les pensées relatives au manque de confiance sont de l’ordre du :

  • Perfectionnisme : toujours faire mieux, ne jamais être satisfait, ne jamais se contenter de ce que l’on a.
  • Pensée dichotomique (tout ou rien ; noir ou blanc, la nuance n’existe pas) : tout doit être réussit, si un élément ne l’est pas alors le tout ne l’est pas.
  • Fataliste : « à quoi bon c’est comme ça, je n’essaie pas, ça ne changera jamais ».
  • Catastrophisme : « c’est la fin du monde, la catastrophe ! Comment je vais faire. Qu’est-ce que je vais devenir. »
  • Personnalisation : les malheurs n’arrivent qu’à moi.
  • Plainte : faire porter aux autres ou à l’environnement ses propres responsabilités ou la responsabilité de ce qui n’avance pas.

Complexes : il s’agit le plus souvent de complexes d’infériorité forgés lors de l’enfance suite à la récurrence de critiques personnelles.

Les croyances et les pensées négatives : échantillon

Le manque de confiance est caractérisé par des pensées et des croyances négatives sur soi et sur le monde environnant. Voici un échantillonnage. Certaines pensées peuvent se retrouver dans plusieurs catégories.

  • Pensées négatives liées aux retours d’expériences et de l’environnement, blâme

ex : « je ne suis pas capable », « je n’y arriverai pas », « c’est ma faute », « je suis nul », « je ne vaux pas grand-chose », « je ne serai pas à la hauteur ».

  • Mise en place de préjugés, de jugements ou d’a priori sur vous-même, comparaisons négatives aux autres, étiquetage.

ex : « de toute façon, je n’y arrive jamais ! » « comme d’habitude c’est toujours les mêmes qui partent en vacances au soleil ! », « je n’y comprends jamais rien », « tous les hommes sont machos », « toutes les femmes sont idiotes », « qu’est-ce qu’on va penser de moi ? », « les autres vont rire de moi ! ».

  • Applications des injonctions, fausses obligations

ex : « je ne dois pas faire ça », « je ne dois pas me mettre en avant,», « ça ne se fait pas », « je dois progresser, je dois m’améliorer », « je ne dois pas demander », « je ne dois pas déranger l’autre », « je n’ai pas le droit de m’exprimer », « ce n’est pas bien », « je n’ai pas le droit », « c’est interdit », « c’est mal ».

  • Mise en place de valeurs érigées comme loi

ex : « dire non est impoli », « je veux que mon travail soit parfait », « je dois être mince pour être jolie et aimée », « je dois plaire pour être aimé », « je dois être parfait », « si je dis ce que je pense, je ne vais pas pouvoir être aimé », « ce n’est pas bien tant que ce n’est pas parfait », « je ne mérite pas », « je dois toujours aller plus loin ».

  • Croyances générales du type : superstitions, pensées magiques, identification.

ex : « j’espère ne pas croisé un chat noir », « pour ma réunion j’ai mis ma cravate porte bonheur », « sans travail, je ne vaux vraiment rien », « je suis très heureux car j’ai des enfants », « si j’avais cette voiture, je serai vraiment heureux ».