Origines et environnement
La confiance s’édifie en fonction de plusieurs types d’expériences concomitants. Il s’agit des expériences liées aux attitudes parentales ; puis à l’école, les amis, les activités extérieures ; la famille bien sûr ; l’environnement socioéducatif, culturel, religieux, environnemental …. et bien entendu la personnalité de l’enfant. L’enfant va attribuer un sens à ce qu’il vit et aboutir à des conclusions, des croyances, des pensées… sur lui-même et sur le monde. Ces dernières sont issues de l’appréhension et de l’interprétation qu’il perçoit du monde qui l’entoure.
En effet l’enfant construit son identité à travers l’image que ses parents et le monde environnant lui renvoie de lui-même. Ainsi se construit l’image de soi. La répétition verbale et expérientielle construit les croyances, les a priori, les préjugés sur soi-même et sur les autres. Des critiques répétées, des manquements de la part des parents ou de l’environnement, des injonctions, des valeurs ou des exigences trop élevées à atteindre… Et c’est l’émergence de pensées négatives qui font se sentir inférieur, incapable, inapte, en doute permanent de soi.
Origines et contextes hérités du passé
Il existe un certain nombre de contexte éducatif qui engendre la mise en place insidieuse du manque de confiance en soi chez l’enfant :
- Une responsabilisation trop tôt de l’enfant.
- Un autoritarisme exacerbé, maintenir l’infériorité de l’enfant par rapport à l’autorité parentale.
- Un niveau d’exigence élevé voire une demande de perfectionnisme où l’enfant doit parfois se substituer là où le parent à lui-même échoué, une pression sociale de réussite.
- La répétition de critiques, la catégorisation négative de sa personnalité ou à l’inverse le déni sur les difficultés réelles de l’enfant, une survalorisation de l’enfant.
- L’empêchement de l’enfant dans l’expression de : ses émotions, ses tentatives de réalisation, de création, de production, d’ouverture vers l’extérieur.
- L’empêchement de l’enfant dans ses agissements, lorsqu’il ne peut rien réaliser de ses désirs, volontés, envies… (dans la mesure où sa vie n’est pas en danger bien sûr).
- La moquerie, l’humiliation, donner honte à l’enfant.
- Un cadre trop laxiste où l’enfant peut décider de tout et faire ce qu’il veut quand il veut entraine également un manque de confiance en soi.
- La transmission des peurs des parents aux enfants, telles que les peurs liées à l’imprévu, les dangers extérieurs, la fragilité supposée de l’enfant…
- L’abandon de proximité qui confère une présence physique du parent auprès de l’enfant mais une disponibilité affective absente.
Les pensées négatives du manque de confiance : de l’enfance à l’âge adulte
L’enfant n’a pas la maturité intellectuelle pour pouvoir prendre du recul sur qui il est, sur ses expériences et avoir une connaissance éclairée de son identité. Il va donc s’en remettre à ce qui est dit de lui et ainsi créer une image de lui qui sera intégrée comme vérité. La répétition d’injonctions, de catégorisations (tu es comme ceci, comme cela, tu fais toujours ceci, tu ne fais jamais cela), d’exigences trop élevées, l’absence parentale, la dévalorisation, les critiques répétées vont se cristalliser et s’imprimer en lui pour jeter les bases du manque de confiance. Ainsi l’enfant va intégrer des pensées négatives sur lui qui vont le faire douter de son potentiel, de ses capacités, engendrer des complexes et un sentiment d’infériorité jusqu’à faire partie intégrante de lui. Un évènement particulier peut aussi être à l’origine du manque de confiance (moqueries, déménagement…) et inscrire en lui cette fragilité. Des pensées, des croyances sur lui-même et sur le monde vont donc s’ériger créant un biais de la réalité. Ainsi le retour des expériences de l’enfant devrait conforter, infirmer, ajuster ou rejeter ces croyances si elles s’avéraient fausses. Mais déjà ancrées par l’environnement, l’enfant ne retiendra que les expériences qui confortent ou confirment ce qui est déjà identifiée et retenue comme croyances négatives sur lui.
A l’âge adulte ces pensées forgées pendant l’enfance subsistent. Elles sont devenues si automatiques qu’elles passent inaperçues pour la conscience. Pour autant, elles engendrent des émotions négatives et conditionnent les comportements spécifiques du manque de confiance.