- Qu’est-ce que la communication ?
Et m…. ! Vous venez encore de vous disputer !
Quand ce n’est pas avec votre conjoint, c’est avec vos collègues, vos enfants, votre chef. Bref ça n’arrête pas. Pour mettre fin à ces envolées bruyantes vous choisissez de vous taire et de ne plus rien dire. Puis pour un événement anodin, vous explosez à nouveau. A force de vous contenir et de ne pas dire aux autres ce qu’il en est pour vous de vos idées, de vos pensées, de vos émotions, vous finissez par exploser en cris, en pleurs, en gestes aériens avec des mots qui dépassent parfois votre pensée tout ça pour finir en regret d’avoir agit comme cela. Certains parmi vous arriverons à tout garder en eux ou à fuir en niant et en refusant le dialogue mais en souffrant de l’intérieur.
Il est clair que les problèmes de communication entrainent le sentiment de ne pas être entendu, compris ou reconnu et ressentir le manque d’empathie ou de bienveillance entraine des souffrances psychiques et physiques : fatigue jusqu’à devenir chronique, lassitude profonde, tristesse voire déprime, désarroi, désenchantement…
Qu’est-ce que la communication ?
La communication c’est être dans un échange avec l’autre pour lequel il existe une interaction. Il s’agit d’échange d’information, d’idées, d’émotions. La communication est verbale (les mots, le langage) et non verbale (attitude, posture, gestuelle, expressions faciales). En effet le fait même d’écouter quelqu’un vous rend acteur de la relation et en interrelation. Parler n’est pas nécessaire pour être actif dans la communication puisque le langage non verbal de celui qui écoute renvoie un feedback à celui qui parle. Ce qui agit sur l’interrelation !
Pourquoi parler de soi ?
Dire à l’autre ce qu’il en est pour vous c’est transmettre une information à l’autre, c’est prendre place dans la relation de communication. Il existe une co-responsabilité et une co-création dans la relation c’est-à-dire que vous êtes acteur autant que l’autre dans la relation.
Si vous reprochez aux autres de ne pas être considéré, de ne pas avoir de place et donc de légitimité dans la relation de communication, demandez-vous si vous prenez la place qui vous est due ou si vous attendez qu’on vous la laisse ? C’est à vous de prendre la place, personne ne le fera pour vous. C’est votre responsabilité vis-à-vis de vous-même !
- Pour autant communiquer suffit-il à dialoguer ?
La problématique réside dans le fait que chacun des interlocuteurs souhaitent être entendu et compris. L’urgence pour chacun est d’obtenir une place dans l’interrelation pour être reconnu par l’autre dans ce qu’il est. Or ce besoin de place, de reconnaissance, de légitimité ne peut correspondre aux préceptes du dialogue. Car cette urgence oriente vers la tentation de parler de soi, de plaquer ses idées, son expérience, ses jugements, de prodiguer des conseils ou d’avoir des réponses toutes faites sans même que l’autre ait fini de parler.
Dialoguer c’est être dans une volonté de nouer avec l’autre une relation singulière et profonde, peu importe la nature du contenu. Cela nécessite d’être en présence à l’autre et d’appréhender son monde pour comprendre ce que la personne vous raconte. Savoir écouter est très difficile car cela demande de savoir se taire tout en offrant sa présence à l’autre. Cela nécessite de quitter son monde et pour un instant découvrir le monde de l’autre sans jugement pour en comprendre le fonctionnement.
La tâche n’est pas plus simple pour celui qui parle car s’il souhaite que son message soit entendu cela nécessite de donner le contexte, de préciser et de factualiser un certain nombre d’éléments pour réduire le spectre d’interprétations possibles de l’interlocuteur.
La présence à l’autre quelque soit le rôle dans le dialogue est nécessaire. Or pour y parvenir il convient d’être en conscience de soi.
- Qu’est-ce qu’être en « conscience de soi » ?
Dans la communication cela signifie une connexion à soi-même comme si vous faisiez un scan de vous-même instantanément. L’objectif est de savoir pour vous dans quel état de pensées, d’idées d’émotions vous êtes et d’avoir intégré qui vous êtes.
Pourquoi avoir intégré « qui je suis » ?
La conscience de soi permet d’avoir des repères au niveau de vos limites (qu’est-ce qui est acceptable pour vous, qu’est-ce qui ne l’est pas) puisque vous savez qui vous êtes, quelles sont vos valeurs, vos défauts, vos qualités, vos compétences… il est possible pour vous de vous positionner dans le dialogue c’est-à-dire d’adopter un point de vue et le maintenir.
Faire un scan de vous-même vous permet d’identifier dans quel état d’esprit vous êtes pour savoir si vous êtes disponible ou si vous êtes préoccupé par une charge mentale trop lourde, des ruminations ou des émotions trop présentes… En avoir conscience vous permet d’être davantage en présence à l’autre car cette prise de conscience vous permet de savoir s’il vous est possible de prendre du recul et de mettre à distance votre état ou si ce n’est pas possible pour vous à cet instant. Auquel cas vous savez que vous n’êtes pas disponible pour entamer un dialogue et que votre écoute et vos réponses ne seront pas optimum. Vous pouvez informer l’interlocuteur de votre état d’indisponibilité.
- Comment faire pour parvenir au dialogue en cas de conflit ?
Pour communiquer et parvenir au dialogue, l’idée est de rester dans l’échange, dans l’empathie et la bienveillance et jamais dans l’accusation. Voici la démarche qui permettra de vous orienter vers un dialogue.
-Demandez-vous qu’est-ce que vous souhaitez comme rapport avec l’autre : la coopération, le dialogue ou vouloir convaincre, chercher qui a tort ? Dans ces deux derniers cas vous savez que l’issue sera la confrontation et non le dialogue.
-Sur qui portez-vous l’attention ? Vous seul ou vous et l’autre ?
-Demandez-vous dans quelle émotion vous êtes ? Si une émotion est présente dans quelle intensité vous trouvez-vous ?
-Commencer par demander à l’autre s’il est disponible pour parler avec vous. Si ce n’est pas le cas, demandez-lui quand il pense pouvoir être disponible. Ex : je souhaiterais te parler est-ce que tu aurais un moment ?
-Le sujet que vous souhaitez aborder doit être précis, factuel, sans jugements.
-Expliquez alors quels sentiments, émotions cela engendre chez vous.
-Il s’agit alors de trouver le pourquoi de vos émotions, en général un de vos besoins n’est pas satisfait. L’idée pour vous est de l’identifier et de l’exposer à l’autre.
-La dernière étape consiste à proposer à l’autre un terrain d’entente. La proposition doit être concrète, tournée de façon positive, concernant le moment présent.
L’autre a le droit de dire non, de refuser la proposition. L’essentiel est alors d’avoir amorcé un dialogue.
Voici un exemple d’illustration
Je souhaiterais te parler, est-ce que tu serais disponible maintenant ?
Quand tu dis « que je fais mal mon travail ».
Cela m’attriste car je donne le meilleur de moi-même.
Je ne me sens pas reconnu dans mes compétences qui sont pourtant validées par la hiérarchie.
Je ne comprends pas ce tu veux dire par là. Est-ce qu’un élément factuel pourrait être mentionné pour illustrer ce propos ? S’agit-il de ma manière de faire, de mes présentations ?
Je te propose de revenir vers moi quand des éléments factuels seront à ta disposition. Je te remercie pour cet échange.